C'est quoi l'ancrage ?
Tu n’es vraiment pas ancré !
Tu devrais développer ton ancrage !
On t’a déjà parlé de l’ancrage ?
On en entend de plus en plus parler dans notre quotidien, pourtant, il y a encore quelques années, ce terme était réservé aux initiés en Yoga, Tai Chi Chuan ou autres pratiques de développement personnel. L’ancrage, vous l’aurez sûrement reconnu, vient du mot « ancre ». Il s’agit de l’action d’ancrer, d’enraciner ou encore implanter solidement quelque chose. De quoi parlons-nous quand nous parlons d’ancrage pour un être humain ? Cet article de blog vous donnera quelques pistes pour comprendre cette notion et pour développer votre propre ancrage.
1/ Quels sont les signes d'un mauvais ancrage ?
Un mauvais ancrage pourrait se traduire par différentes tendances que je vais énumérer ici : l’éparpillement, le manque de volonté, le manque de structure, le manque de cohérence, une faible énergie physique, peu d’endurance, le sentiment d’être une éponge émotionnelle, la difficulté à savoir quelles émotions nous appartiennent et quelles sont celles des autres personnes qui nous entourent, une difficulté à sentir et ressentir son corps, une difficulté à sentir et ressentir ses besoins et ses limites, une tendance à la fuite et à la non-affirmation de soi, l’habitude de dire oui « pour faire plaisir », des difficultés à dire non, une tendance à réfléchir et penser beaucoup, une tendance à courir tout le temps, à ne pas aimer ralentir et prendre du temps dans le silence, un sentiment intérieur d’urgence et d’insécurité, du stress, une difficulté à prendre soin de soi… Cette liste, sans se vouloir exhaustive, définit les principaux signes d’un manque d’ancrage.
Vous vous êtes reconnu.e dans un ou plusieurs points ?
Pas de panique ! C’est une maladie de société où les individus sont plus ou moins impactés !
L’accélération de notre monde, sa digitalisation, nos modes de vie urbains, notre éloignement de la nature et de ses lois, et enfin, le conformisme scolaire et sociétal, ne nous apprenant pas à penser, réfléchir et nous exprimer à partir de notre propre vérité, ont largement contribué à nous déraciner. Déracinés de la nature, déraciné de nous-mêmes, déracinés de nos corps, de nos valeurs, de nos convictions, nous naviguons au grès des concepts et des émotions qui nous entourent. Pourtant, il existent des lois du vivant pour être en bonne santé physique, émotionnelle, mentale et environnementale. Ces lois sont éternelles, et si, pour des raisons qui, souvent nous ont échappées, nous avons fait un pas de côté, il ne tient qu’à nous de les réapprendre.
2/ Qu'est-ce qu'un bon ancrage pourrait nous apporter ?
L'ancrage physique
À mon sens, tout commence par lui ! Si nous ne sommes pas connectés à notre corps, nous ne pouvons pas développer notre ancrage de façon globale. Avoir un bon ancrage physique permet de bien gérer son énergie pour être endurant.e et solide. Être à l’écoute de son corps et de ses sensations permet également de ressentir ses besoins, ses limites et toutes les informations de notre monde intérieur. Nous allons également être connectés aux sensations du corps qui nous informent sur une situation extérieure (danger, froid, chaud, toxicité, harmonie …).
En nous connectant à nos ressentis physiques, nous allons recevoir des informations reliées à notre inconscient. Parfois, elles sont opposées à ce que notre mental (notre conscient) aimerait. Par exemple, vous ne vous sentez pas bien du tout en compagnie d’un ou d’une collègue mais vous aimeriez que ça se passe bien. Votre mental vous dit : « fais un effort pour que ça se passe bien » et votre corps rejette la personne et sa présence.
Il est essentiel de prendre conscience des signaux de votre corps car si vous ne l’écoutez pas, il se manifestera de plus en plus violemment. Avoir un bon ancrage physique, c’est avoir la capacité de ressentir votre corps et oser l’écouter pour prendre les bonnes décisions. Nos corps sont bien plus intelligents que nous le pensons ! Ils nous livrent très souvent les bonnes informations sur ce qui est juste et bon pour nous à un moment donné.
Alors, prêt.e à l’écouter ?
L'ancrage émotionnel
L’ancrage émotionnel est la capacité à accueillir ses émotions, à en comprendre leur message et à agir avec discernement, calme et lucidité. Je m’appuie souvent sur une grille de lecture que j’ai créée et appelée OACA : Observer, Accueillir, Comprendre et Agir.
C’est pour moi le chemin qui conduit à une bonne intelligence émotionnelle où nous reprenons la responsabilité de nos propres émotions et nous laissons à l’autre sa responsabilité émotionnelle. « Je suis responsable de ce que je ressens » et « l’autre est responsable de ce qu’il ressent » (car deux personnes ne réagiront pas de la même façon face à une même situation). Reconnaître cette responsabilité nous permet de nous repositionner au centre de notre vie et de notre pouvoir. C’est nous qui décidons ce que nous faisons de nos expériences, de nos émotions, de nos traumas…
En reprenant notre pouvoir, nous sortons de cette posture de victime et de soumission envers la vie. Nous affinons notre boussole émotionnelle intérieure pour prendre les bonnes décisions. Nous faisons l’expérience que nous pouvons nous faire confiance en nous respectant nous-mêmes et nous n’attendons plus des autres de le faire à notre place. Ainsi, nous gagnons en résilience, en autonomie affective, en capacité à nous aimer tel que nous sommes et à aimer l’autre comme il ou elle est. Nous développons notre capacité d’empathie et de tolérance sans nous approprier les émotions de l’autre ou nous perdre nous-même. Nous sommes en mesure de décrypter nos émotions sans les faire porter aux autres. Nous devenons capables d’exprimer clairement nos besoins, nos limites, nos envies, nos aspirations, ce qui est fondamental, ce qui est négociable… Nous sommes finalement plus clairs avec nous-mêmes et donc avec l’autre. L’ancrage émotionnel permet de développer l’écoute intérieure et la liberté d’être.
Les émotions viennent nous apporter des messages. Prenez-vous le temps de les décrypter ?
L'ancrage du mental
Il arrive parfois que notre mental soir notre meilleur allié. L’ancrage mental est la capacité à se fixer des objectifs, un plan d’action pour arriver et de s’y tenir ! C’est donc un merveilleux outil de concrétisation. Mais attention ! Prenez bien le temps de vous poser avant de définir vos objectifs. Viennent-ils vraiment de votre cœur, de vos besoins profonds, de vos aspirations ? Où sont-ils le reflet des rêves de vos parents, de votre désir de reconnaissance, de votre manque d’estime de vous ?
Nous pouvons avoir un très bon ancrage mental (ce qui est souvent le cas dans notre société) mais en le mettant au service d’un projet ou d’un idéal qui ne nous correspond pas. Le mental peut être destructeur, pour soi, pour l’autre, pour la nature. S’il n’est pas en lien avec l’ancrage émotionnel, physique et spirituel, il pourra très facilement vous mener à la dérive.
L'ancrage à la Nature
Aujourd’hui, l’ancrage à la Nature me semble essentiel. Les neurosciences permettent de révéler qu’un lien à la Nature améliore considérablement notre santé mentale et physique. Non seulement, prendre le temps de se balader et de contempler la Nature est bon pour nous mais c’est aussi le moyen de prendre conscience de l’ampleur de la crise écologique que nous vivons.
Sans Nature, nous ne sommes plus rien. Plus de nourriture, plus d’eau, plus d’air à respirer. Un monde de pénuries, de guerres, de béton, de tristesse et de désolation. Nous devons réouvrir nos sens et nos cœurs à cette Nature devenue si étrangère. Nous avons à nous rappeler que c’est de cette relation que notre survie dépend.
Nous rappeler les cycles, contempler la beauté de chaque saison, réapprendre les plantes sauvages et comestibles. Réapprendre à lire la poésie du vivant. Qu’est-ce que cela va nous apporter ? Notre survie déjà, et ce n’est pas rien ! Mais bien plus encore… l’harmonie intérieure, la beauté, la santé, la conscience de notre interreliance et interdépendance, la simplicité, la coopération (l’autre loi de la jungle). La Nature est abondante quand nous en prenons soin. Pourquoi persister dans un modèle économique et social destructeur ?
L'ancrage spirituel
Mais non, ne partez pas ! Le mot spirituel fait si peur en France ! Pourtant, il me semble important aujourd’hui de prendre le temps de le définir. Que mettez-vous derrière le mot spirituel ? Beaucoup de définitions existes. Certains y verront des valeurs, quand d’autres y verront l’occulte. D’autres, encore, y rangent Dieu, des rites et rituels… Certains parlent énergie, de « grand tout », de cosmos… N’est-ce pas finalement un désir de se relier à plus grand que soit ? Une sorte d’expérimentation par les sens et la conscience à laquelle les êtres humains se livrent depuis la nuit des temps ?
Ce qui n’est pas visible ou palpable fait peur.
Moi, je m’arrêterai à cette notion que nous sommes des êtres de conscience. Nous avons la faculté d’évoluer dans nos esprits. Nous pouvons faire le choix de suivre nos pulsions égoïstes mais nous avons aussi la possibilité de développer notre conscience de soi, de l’autre et de l’importance du lien. C’est une chemin intérieure. Un chemin de connaissance du vivant et de l’humain. La spiritualité est pour moi, la capacité incroyable de l’être humain à transcender sa nature égocentrée en Paix, en harmonie, en compassion, en silence intérieure.
L’ancrage spirituel c’est la capacité à structurer ce chemin intérieur à travers ses propres rituels et à s’y tenir. C’est également la capacité à aligner ses actes et ses choix de vie avec ses compréhensions profondes. C’est être en mesure de sentir ce qui est juste pour soi, pour l’autre, pour l’harmonie. Parfois, c’est oser aller sur un autre chemin que la facilité ou notre propre confort.
3/ Comment améliorer son ancrage ?
Qu’il soit déséquilibré de longue date (voir de l’enfance) ou passager, le manque d’ancrage se « répare » ! Si vous avez déjà ressenti ce que c’est qu’être ancré.e, vous saurez plus facilement retrouver le chemin ! Mais quoi qu’il arrive, il n’est jamais trop tard pour faire ce travail.
Ancrage du corps
Prends le temps de te poser en silence dans une pièce calme. Allongé.e ou assis.e, passe ton attention des pieds à la tête sur l’inspiration et de la tête aux pieds sur l’expiration. Apprends à ressentir chaque partie de ton corps, à accueillir chaque sensation sans jugement et avec bienveillance. Il n’y a rien d’autre à faire. Fais-le quelques minutes, le temps de détendre ton corps et ton esprit. A chaque fois que tu pars dans tes pensées, reviens au corps, aux sensations, au souffle. Puis pose ton attention sur tes pieds et notamment tes plantes de pieds. Imagine des racines lumineuses qui descendent vers la terre pour y puiser de la force, de l’ancrage, du soutien. Offre en échange, à la terre ta reconnaissance, ton amour et ton soutien.
Ancrage émotionnel
Lorsqu’une émotion te traverse, écris :
- tes sensations
- ton ou tes émotions (peur, tristesse, honte, colère, aversion, déni, rejet…)
- écris ton ou tes besoins (calme, repos, transparence, respect, confiance, vérité…)
- écris comment tu pourrais répondre à ton ou tes besoins
- interroge-toi : « est-ce que cette solution me respecte ? Respecte autrui ? Respecte la Nature ? »
- si la réponse est oui, passe à l’acte.
Ancrage mental
Ecris ton objectif sur une feuille de papier. Puis les 3 étapes essentielles pour y arriver. Découpe ces trois étapes en autant de petites étapes que possible. Ainsi tu crées une échelle de « la réussite ». Affiche ce poster devant ton lit, ton bureau, tes toilettes …
Ancrage à la Nature
Tous les jours, connecte-toi à la Nature avec tes sens. Ralenti, écoute, ressens, respire, ferme les yeux, goûte, touche… fais-en un rituel pour ancrer les bienfaits dans ton corps et ton quotidien.
Ancrage spirituel
Tous les soirs, écris ce que tu as aimé de toi dans la journée et ce que tu n’as pas aimé dans ton comportement. Commence par accueillir ce qui « a été » et à t’aimer ainsi. Puis laisse émerger de ton intériorité les souhaits de développement personnel que tu aimerais incarner. Comment peux-tu avancer sur ce sujet ? Régulièrement, pense à noter tes avancées, tous ces petits (ou grands) schémas que tu as réussi à transformer pour devenir la version de toi-même qui t’inspire et te rend plus lumineux.se.
Si tu as envie d’être accompagné.e sur tous ces aspect, je propose des coachings individuels ou collectifs.